Bienvenue à Trekinberg’s University, le lieu le plus mystérieux et déjanté de toute la côte ouest. Ici, pas de pseudo-tenues qui tendent à vous rendre chaque cours plus difficiles les uns que les autres ; non plus de règlement strict et privatif comme pouvait l’être celui de vos années antérieures. Don’t move, it’s not finished ! Abolition pure et simple d’un couvre feu digne de ce nom ; usage autorisé de la magie dans le moindre recoin de l’académie ; et le plus extraordinaire : la possibilité singulière de pouvoir aller se balader librement dans le village non-magique du coin – il est toutefois fortement conseillé de se rendre en cours durant les heures éducatives.


Divisée en de multiples bâtiments, l’Académie est certainement l’une des écoles les plus élaborées et la moins restrictive d’un point de vue magique. Accueillant les sorciers âgés de quatorze à dix-neuf ans, elle possède un corps enseignant très vaste et de tous niveaux qui est loin d’être dans la norme quémandée par le Ministère lui-même. Loufoques ou trop sérieux, les professeurs sont en effet loin des stéréotypes parfaits véhiculés par les universités voisines et sont, pour certains, capables de se fondre parmi les étudiants tant la maturité leur semble être une psychologie étrangère. Les élèves, eux, loin d’être tous modèles, sont répartis dans les quatre maisons – Fidelias, Luxiam, Elvium, Pacsia – par la Volonté des Eaux alors même qu’ils franchissent pour la première fois le sol sacré de Trekinberg.

 KANA PAULINA LOPEZ ;
LES PREMIERS PAS D'UNE NOUVELLE ÉLÈVE

« Auréolés d’une enceinte magique qui m’était brillante de part mes aptitudes, les contours de l’Académie se dessinaient face au soleil de midi. Le bâtiment en lui-même était réellement immense et composé de plus de tours qu’il m’aurait été possible d’imaginer correctement sans les avoir au préalable vues. De grandes fenêtres teintées par la couleur des cieux parsemaient les murs de briques grises en m’arrachant un sourire admiratif, tandis que l’aperçu lointain du hall me donnait une soudaine envie de bondir, telle une enfant trop impatiente et curieuse.
Alors que mes premiers mouvements me faisaient franchir l’unique portail de Trekinberg, mes iris d’argents se posaient cette fois-ci sur le bassin monumental qui ornait l’entrée du château ; ainsi, étincelante sous la chaleur de l’été, l’eau translucide au possible paraissait clamer mon nom tandis que je longeais, perplexe, les bords même de sa prison.
Claquants sur les pavés écrus du chemin, mes pas se faisaient de plus en plus hésitants, de moins en moins rapides. Etait-ce bien là, dans ce lieu onirique, que j’allais continuer mon apprentissage ? Ou tout ça n’était-ce qu’une illusion dissimulant la fureur d’un enfer terrestre ? Aucun règlement appelant à la rigidité, aucune description limpide de l’endroit et de ses principes, et si je m’étais, en fait, simplement et tout bonnement égarée à l’intérieur-même d’une académie voisine ?
D’un bond, je reculais. Comme s’il m’eut entendue douter, le château laissa s’échapper d’entre ses murs une mélodie aussi étrange qu’enivrante qui fit taire mes interrogations en une unique fraction de seconde. Suivant ce son, des lettres dorées firent leur apparition dans l’air lui-même, bouclées comme si elles eurent été écrites à la main :


L’Académie Trekinberg vous informe que votre répartition a été correctement effectuée et que le résultat s’en trouve actuellement affiché sur le tableau disposé près de la Porte des Muses. Pour toute question ou réclamation, merci de vous rendre au premier étage, quatrième salle à votre gauche.

Le sourire que j’avais précédemment perdu dans mes réflexions réapparu alors que je finissais de parcourir l’annonce flottante. C’était donc bien ici, Trekinberg, l’Université de tous les rêves. »